Sainte-Claire Avocats

Le nouvel entretien « de parcours professionnel » : un instrument au service du maintien dans l’emploi

Loi du 24 octobre 2025 en faveur de l’emploi des salariés expérimentés et sur l’évolution du dialogue social

Cet entretien se substitue à l’entretien professionnel.

Il est effectué au cours de la première année d’embauche, puis tous les quatre ans, ainsi qu’au retour de certaines périodes d’absence (congé de maternité, congé parental d’éducation, congé de proche aidant, etc.) si le salarié n’a pas bénéficié d’un tel entretien dans les douze mois précédant sa reprise.

Un état des lieux devra par ailleurs être organisé tous les huit ans, un premier entretien pouvant toutefois avoir lieu sept ans après l’entretien initial.

Son objet, plus élargi que l’entretien professionnel, est de :

  • se pencher sur les compétences, les qualifications et le parcours du salarié au regard de l’évolution de son emploi et de la transformation de l’entreprise ;
  • analyser ses besoins de formation et ses souhaits d’évolution professionnelle ;
  • envisager la mobilisation et l’abondement de son CPF.

Il ne doit pas porter sur l’évaluation du salarié.

Cet entretien est organisé pendant le temps de travail et réalisé par un supérieur hiérarchique ou un représentant de la direction.

Comme pour l’entretien professionnel, il doit donner lieu à un compte-rendu écrit.

Cet entretien doit également être organisé dans les 2 mois de la visite médicale de mi-carrière et, dans ce cadre, intégrer les mesures éventuelles proposées par le médecin du travail, sans que l’employeur n’ait accès aux données médicales. Des points spécifiques devront être abordés :

  • les adaptations ou aménagements éventuels du poste ;
  • la prévention de l’usure professionnelle ;
  • les besoins de formation spécifiques à la seconde partie de carrière ;
  • les souhaits de mobilité ou de reconversion.

De même, un entretien spécifique devra également se tenir dans les deux ans précédant le 60ème anniversaire du salarié, avec des points spécifiques à aborder :

  • les conditions de maintien dans l’emploi ;
  • les aménagements éventuels de fin de carrière ;
  • la possibilité de recourir à un temps partiel ou à la retraite progressive ;
  • les besoins d’accompagnement spécifiques.

L’employeur (entreprise de plus de 50 salariés) qui ne respectera pas ses obligations (tenir deux entretiens au cours des huit dernières années et bénéfice d’une formation non obligatoire) devra verser un abondement correctif de 3 000 € sur le CPF des salariés concernés.

En cas de recours judiciaire, le salarié pourra par ailleurs obtenir des dommages et intérêts au titre, notamment, du défaut de respect de l’obligation de formation et d’adaptation au poste.

 

Ces dispositions s’appliquent depuis le 26 octobre 2025, sauf dans les entreprises couvertes par un accord collectif (d’entreprise ou de branche) ayant adapté les règles de l’entretien professionnel. Les accords collectifs concernés devront être mis en conformité avant le 1er octobre 2026. A défaut, les dispositions légales s’appliqueront à cette date.

La loi est taisante quant à l’articulation de l’entretien de parcours professionnel avec l’ancien entretien professionnel. Des précisions ministérielles sont attendues.